Lundi 4 juillet 2022 Fermer la fenêtre, éteindre dehors. Étouffer les jacassements ambiants, nouveaux, inhabituels, hétérogènes avec la quiétude originelle du quartier. Rallumer le néant des débuts, le vis-à-vis avec l’absence, la poussière sur les vitres sombres, les donneries improvisées sur les rebords de façade, l’immobilité en plongée, les aller-retours des hirondelles comme seul spectacle les soirs et matins d’été, le plaisir de leurs piaillements furtifs, sur un fond de rien, de vent, quelques passants hasardeux tout au plus, une voiture de temps en temps, le bourdonnement léger de l’autoroute au loin, rassurante, berçante. Tout ça, saccagé, piétiné par des raclements de gorges goudronnées, des appels répétés d’un abandonné, des verres qui se brisent au sol, un artiste de comptoir, des variations de voix propres à l’abus de la boisson, des roues qui patines violemment, cris de caoutchouc, hurlement du bitume. Fini d’avoir peur de déranger le voisinage, quand, une fois ou l’autre, je papotais longuement, parfois tard, dans la rue à haute voix, seule à nuire à la tranquillité nocturne. « L’escapade ». Si seulement. À jamais perdu, le calme de ma rue.
top of page
Post: Blog2_Post
bottom of page
Comments