top of page
Post: Blog2_Post
Rechercher
  • Photo du rédacteurMOTHER MOÏRA

Joyeuse Matrescence !

Dernière mise à jour : 29 août 2020


Lettre à :

Ma Chère belle-sœur,

Hier, tu as fêté le cinquième anniversaire de ta fille. Aujourd’hui, nous fêtons en famille cet événement marquant que fut la naissance de ton premier enfant.

Et dans tout ça, quand fête-t-on ta Matrescence ? Ta propre naissance à toi, en tant que maman. Qui te célèbre pour ton évolution ? Pour cette nouvelle partie de toi qui est venue au monde en devenant mère.

Cela fait plus de sept ans qu’on se connaît maintenant.

Tu es à mes yeux, la petite sœur que je n’ai pas eue, sur qui j’ai envie de veiller.

Mais aussi une amie, qui partage avec moi ses histoires intimes et secrets, réciproquement. Depuis trois ans, nous partageons aussi ensemble cette expérience qu’est la maternité, et échangeons régulièrement nos joies et mésaventures, nos doutes, nos peines, nos victoires.

Plus j’apprends à te connaître, plus je vois le temps imprimer en toi une nouvelle maturité.

J’ai honte de ce que je vais t’avouer, j’ai peur de te blesser, car je connais tes fragilités, mais ne prends pas les choses trop vite personnellement, ne prends pas mes mots pour un jugement actuel, attends la fin de mon texte, et tu verras que ces premières lignes ne sont là que pour te montrer à quel point je t’estime aujourd’hui, et j’éprouve énormément de respect pour toi.

Depuis ta première grossesse, et jusqu’à il n'y a pas si longtemps, je n’ai cessé d’osciller entre jugements et sentiments de joie à ton égard. Au début de ton cheminement de mère, dès que tu es tombé enceinte, j’ai été heureuse pour toi, mais aussi envieuse. Secrètement, en fond, à l’annonce de ta grossesse, c’est insinué en moi l’envie de faire comme toi. D’être mère aussi. Ce que je suis devenue seulement deux ans après toi. À l’époque, je n’étais donc pas encore mère, et il n’y pas mieux placée qu’une personne sans enfants pour juger et sermonner les personnes qui en ont ! ;)

Je ne t’aurais jamais attaquée ouvertement, mais en privé, intérieurement, j’avais toujours un commentaire sur ta façon d’élever ta fille ; tes choix, ton immaturité à l’époque, ton manque d’expérience, tes capacités, la justesse de tes décisions, ... Je m’insurgeais de te voir laisser pleurer ta fille seule dans son berceau, de ton rejet de l’allaitement, de ton détachement ou ton désintérêt parfois envers ta fille, de l’alimentation que tu lui donnais, de l’éducation que tu avais choisie, ...

En fait, je me rends compte que tu n’étais que le reflet de mes propres doutes et craintes. J’étais si critique avec toi, parce que tu me mettais face à mes propres peurs.

Et je ne pouvais pas les affronter avant de devenir mère moi-même.

Aujourd’hui, je comprends de mieux en mieux ton parcours. Je connais les raisons qui t’ont menées à faire les choix qui furent les tiens les premières années de ta vie de mère. Je les connais, car je les ai vécus. Seules les mères peuvent comprendre. Je sais maintenant à quel point ce fut dur. Je connais l’ampleur des épreuves et tourments que tu as pu traverser, car je les vis encore aujourd’hui.

Ma Chère belle-sœur, tu m’as tellement appris ! Je tiens aujourd’hui, par cette lettre, à te présenter mes sincères excuses, pour avoir douté de toi dans le passé et été médisante à ton égard. Je te demande pardon. J’espère que tu comprendras. Laisse-moi aussi te signifier ma gratitude, pour les enseignements que ton parcours m’a apportés.

Te remercier pour la richesse que ton chemin à apporter au mien. Pour ton soutien sans failles, ta considération, tes conseils avisés et honnêtes, qui eux, ont toujours été sans jugements.

Alors que la mégère que je suis, soi-disant mère parfaite et bienveillante, passe ses journées à crier sur son fils et galère à se faire respecter, tu es là pour me redonner du courage et me dire que ça va aller, que le temps fait sa peine et son travail.

Je te regarde, je t’écoute. Puis je me regarde et je m’écoute. Soudainement, tu me semble tellement plus sage et vraie que moi. Tu es en fait, bien plus mure que moi. Bien plus lucide sur les réalités de la maternité. Tu as certes vécu des casseroles, des crises, et des combats ; mais c’est bien cela qui te rend authentique et sincère. C’est ce qui fait la beauté de ton parcours ; tu ne fais qu’aller vers le meilleur de toi-même et de ta relation avec ta fille et ton conjoint.

Tu as un chemin d’évolution exemplaire, je t’admire beaucoup. D’une adolescente un peu perdue, tu es devenue une belle jeune femme qui s’est fixé des règles et objectifs et s’y tient tant bien que mal, tout en sachant t’adapter aux variations de la vie. Tu fais ton chemin en essayant de garder la tête hors de l'eau.

Tu m’impressionnes par ton éternelle joie de vivre et ton entrain à toutes épreuves ! Tu sais prendre soin de toi et te respecter. Tu as tout compris.

Ce que je tente de dire maladroitement dans ces mots, c’est qu’il est tout aussi important de te célébrer toi, pour la grande dame que tu es devenue depuis ces cinq dernières années, que ton enfant, qui est devenue une grande fille grâce à l'accompagnement le plus adéquat et juste, que sa maman lui a donné.

Personne d’autre que toi, ne peut mieux savoir ce qui est bon pour ton enfant. Tes choix t’appartiennent. Ta maternité t’appartient. Ta matrescence t’appartient. Ne laisse jamais personne, et surtout pas moi, te dire ce que tu dois faire, t’influencer dans tes choix, insinuer en toi le doute en tes capacités et ta valeur. Tu es une mère fantastique ! Tu es fabuleuse !

Joyeuse Matrescence à toi !

37 vues1 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page